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Le Palais des Festivals fête ses 30 ans !

Le Palais des Festivals fête ses 30 ans !

En 2013, Le Palais des Festivals célèbre ses 30 ans d’existence

En 2013, le « nouveau » Palais des Festivals célèbre son 30ème anniversaire, prétexte idéal pour se plonger dans l’histoire de Cannes et découvrir comment un tout petit village de pêcheurs en 1830 est parvenu, moins de 200 ans plus tard, à atteindre une renommée mondiale pour notamment :

L’aventure a commencé presque par hasard :

Henry BroughamHenry Brougham, avocat Anglais, politicien et homme d’état, anobli en 1830, est nommé chancelier au sein du gouvernement des Whigs. Il perd son poste en 1834, lorsque les Tories reviennent au pouvoir.

Il décide alors de se rendre à Nice. Cette ville, qui dépend alors du duché du Piémont, est un lieu de villégiature hivernal privilégié de l’aristocratie britannique depuis la moitié du siècle précédent.

A la frontière du Piémont (la rivière « le Var », à quelques kilomètres avant Nice) un cordon sanitaire est installé. Une épidémie de choléra … Lord Brougham est contraint de faire demi-tour.

Il trouve à se loger pour la nuit à Cannes à l’auberge Pinchinat. Cannes est à cette époque un petit village de pêcheurs de 3000 habitants, regroupés sur la colline du Suquet et autour du vieux port.

Aubin-Louis Millin, conservateur à la bibliothèque nationale de Paris, en traversant Cannes en 1804, décrivait le village comme « bien construit, mais n’offrant rien d’intéressant » et le terrain comme « aride, une lande incultivable ».

Brougham, charmé par l’accueil de Mme Pinchinat et sa fameuse bouillabaisse, décide de s’installer à Cannes. Il achète 8 jours plus tard une large parcelle de terrain, sur laquelle il construit une grande villa de style italien. Il la nomme la villa Eleonora-Louise, baptisée ainsi en mémoire de sa fille.

Jusqu’à sa mort, 34 ans plus tard, Lord Brougham fut un écrivain et réformiste opiniâtre, et plus important pour Cannes, un infatigable promoteur de « sa » ville de Cannes auprès de ses amis aristocrates.

C’est ainsi que débute la réputation prestigieuse et mondiale de Cannes, tout comme son fabuleux succès en tant que lieu de villégiature, de festivals, de congrès d’affaires, devançant sur ces atouts sa bien plus grande sœur, Nice, dont l’expansion avait pourtant démarré quelques décennies plus tôt.

Au commencement, Cannes domine en tant que paradis touristique pour l’hiver,

Villa Eleonora-Louiseen attirant non seulement la société à la mode, mais aussi la « crème de la crème » : souverains, aristocrates, diplomates, magnats…
Des personnalités telles que la Reine Victoria et son époux, le Grand-Duc Michel de Russie, le Grand-Duc Nicolas et l’Impératrice ainsi que Albert Édouard Prince de Galles, futur Roi Édouard VII…

Maupassant constate alors : « des Princes, des Princes de partout. Ceux qui aiment les Princes trouveront leur bonheur au sein de notre terre démocratique. »

Prosper Mérimée, bien que sincère anglophile, parle de « ces châteaux larges et laids construits par les anglais ».
Curieusement, il avait traversé Cannes l’année même où Brougham « fondait » le village. Ce n’est que plus tard qu’il devient un fidèle vacancier de la station hivernale. Il décède finalement à Cannes en 1870. Cette année-là Cannes affichait avec fierté 34 hôtels, 215 villas et châteaux.

Cannes en 1914En 1914, Cannes comptait 92 hôtels, 15 banques, 30000 habitants et bien plus de 200 villas…

Mais la grande guerre met fin à la Belle Époque et les prestigieux visiteurs hivernaux disparurent.

L’après-guerre échappe au désastre grâce à l’arrivée de la mode du bronzage, considérée comme vulgaire par le passé, lancée maintenant par Coco Chanel. La passion pour les plages estivales prend le dessus. Cannes redevient la station de luxe des gens à la mode, prolongeant et renforçant sa réputation glamour, frivole, et prestigieuse.

En 1939, l’idée d’un festival du film prend forme,

stimulée par l’idée de concurrencer le « Palazzo del Cinema » construit deux ans plus tôt à Venise pour accueillir La Mostra de Venise, influencée alors par l’interférence des gouvernements fascistes italien et allemand dans la sélection de films projetés. Tous ces beaux projets tombent finalement à l’eau lorsque les troupes allemandes envahissent la Pologne le 1er Septembre.

Après la guerre, les projets pour le Festival reprennent rapidement sous l’impulsion du gouvernement provisoire du Général de Gaulle.

Grace à son climat ensoleillé, son passé prestigieux et sa capacité hôtelière Cannes est finalement choisie parmi 5 ou 6 concurrents.

Cannes Luxury hotelsLes premiers festivals se déroulent durant les automnes 1946 et 1947, dans le vieux Casino Municipal, construit en 1905-1907 et agrandi avec du fameux « Salon des Ambassadeurs » en 1919. Simultanément, le Dr. Picaud, Maire de Cannes, décide que Cannes doit disposer de son propre Palais dédié au cinéma. Il réussit à obtenir un prêt de 110 millions de francs (17 millions d’euros). La construction démarre, puis se poursuit en dépit de fonds insuffisants. Des militants bénévoles du syndicat CGT du bâtiment apportent leur aide.

 PalaisLe « Palais Croisette », situé sur le site de l’ancien et magnifique « Cercle Nautique » (Yacht Club), est finalement achevé, au tout dernier moment, pour l’ouverture du Festival en 1949.
Le festival s’y déroule chaque année jusqu’en 1982, à l’exception de l’année 1950 (difficultés financières accrues) et de l’année 1968 (bouleversements politiques et manifestations de la Nouvelle Vague).  
Cependant, en dépit de l’extension du Palais en 1969/70, l’énorme succès artistique et médiatique du festival rend la construction d’un nouveau lieu d’accueil inévitable.

Le programme débute à la fin des années 70 sur l’emplacement de l’ancien Casino Municipal (encore un magnifique bâtiment démoli !). Le nouveau « Palais des Festivals et des Congrès » est achevé en 1982 pour la somme de 550 millions de francs (87 millions d’euros), au milieu d’une grande controverse architecturale.

Et ceci est une autre histoire…Toujours plus de croissance et de succès…Au milieu des inévitables controverses, scandales, du glamour et des excès.

Directeur de publication : Bruno Draillard

Rédacteurs : Sophie Menassol, John Bee

 

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